100 abris pour la petite faune

En Suisse, la majorité des espèces de reptiles et d'amphibiens sont menacées, principalement en raison de la disparition de leurs habitats. Pour remédier à ce problème, le KARCH-Genève – Centre de coordination pour l'étude et la protection des amphibiens et reptiles – propose de recréer 100 abris en quatre ans dans le canton.

De nombreuses espèces aujourd'hui sans abri

Autrefois, dans les champs et jardins, les pierres et les branchages étaient déposés en bordure des terrains. Aujourd'hui, on s'en débarrasse à la déchetterie. Par ailleurs, avec l'agrandissement des surfaces agricoles, les haies qui séparaient les parcelles ont souvent été arrachées pour faciliter le travail des machines. 
Pourtant, ces structures sont essentielles à la petite faune. De nombreuses espèces locales y trouvent un refuge pour se cacher, se reproduire, chasser ou se protéger des prédateurs. Sans ces microhabitats, leur survie est compromise. Environ 80 % des espèces d'amphibiens et de reptiles sont ainsi menacées en Suisse.

Trois types d'abris proposés

Afin de recréer des habitats pour les reptiles, les amphibiens et les petits mammifères, le KARCH-GE propose le projet 100 Abris, soutenu par le Fonds Electricité Vitale Vert. L'objectif est d'installer trois types de structures chez des particuliers :
 

  • Des murgiers (tas de pierre empilées) : ils sont particulièrement utiles aux reptiles qui ont besoin de se réchauffer sur les pierres au soleil pour être actifs.
  • Des tas de branches : la décomposition des végétaux dégage de la chaleur, même en l'absence de soleil, ce qui permet au reptiles, amphibiens et petits mammifères – comme les hérissons – de passer l'hiver à l'abri du gel.
  • Des haies sèches : constituées de branchages maintenus entre deux rangées de poteaux, elles peuvent servir de couloirs protégés pour les déplacements entre zones refuges, en restant à l’abri des prédateurs.

Un geste concret pour la biodiversité locale

En multipliant ces aménagements, le projet vise à restaurer un réseau d'abris favorables à la petite faune, en lien avec les milieux naturels ou agricoles existants. 

Chaque abri créé devient un maillon d’un tissu écologique plus riche, contribuant à la circulation des espèces et à la résilience des écosystèmes. Ce projet est complémentaire au projet "222 étangs", également soutenu par le Fonds Électricité Vitale Vert, qui visait la création de points d’eau dans les jardins.