Partager le soleil
Pour produire une alimentation locale une grande partie de l'année, les serres ont besoin de beaucoup d'énergie, qui est aujourd'hui souvent d'origine fossile. Les installations photovoltaïques sont généralement une solution de choix pour augmenter la part d'énergies renouvelables, mais recouvrir le toit d'une serre de panneaux solaires entraverait bien sûr la croissance des plantes.
Et si les panneaux solaires et les plantes pouvaient se partager l'énergie du soleil ? C'est la question que s'est posée Voltiris. Ayant observé que les plantes n'utilisent pas l'intégralité du spectre lumineux, la jeune entreprise a imaginé un dispositif ingénieux. Des réflecteurs spéciaux laissent passer les ondes lumineuses nécessaires aux plantes, tandis que le reste des ondes est renvoyé par effet miroir sur un panneau photovoltaïque.
Une collaboration qui porte ses fruits
Pour vérifier que son projet fonctionne sur le terrain, Voltiris a fait appel aux maraîchers des Serres des Marais, qui ont accepté de mettre à disposition de la start-up mille mètres carrés de serres, pour y installer 300 modules solaires. Les retours précieux des maraîchers ont permis à Voltiris d'adapter son concept. Un exemple : la start-up imaginait au départ installer les modules sur le toit des serres, à l'extérieur. Mais cette solution n'était pas envisageable pour les maraîchers, car les toitures doivent être nettoyées régulièrement. Voltiris a donc adapté le prototype pour permettre une installation à l'intérieur des serres, une solution présentant également l'avantage ne pas nécessiter d'autorisation de construire.
Parmi les autres améliorations apportées, la rotation automatique des modules permet de suivre la course du soleil, augmentant ainsi la production d'électricité.
Garantir une production maraîchère inchangée et un apport d'énergie conséquent
Les tests, prévus sur deux ans, sont en cours jusqu'à fin 2025. Le premier objectif est de s'assurer que la présence des modules solaires n’impacte pas négativement la production maraîchère. Un second objectif est de vérifier que la quantité d'électricité produite soit satisfaisante. Ces tests sont exigeants, car les serres n’ont en général pas été construites pour accueillir de tels dispositifs.
Voltiris a également conçu ses modules pour qu’ils puissent être installés dans la plupart des serres, qui peuvent avoir des configurations très variables. La start-up a réalisé sa première installation commerciale en septembre 2024 et prévoit d’accélérer la commercialisation en 2025. Une révolution solaire dans nos serres ?