Horus, le faucon des villes
Le légendaire faucon pèlerin, qui a prêté ses traits au dieu égyptien Horus, s'adapte étonnamment bien aux cités modernes, souvent considérées comme hostiles à la vie sauvage. En milieu urbain, il perche sur les hautes constructions, substitut des falaises qu'il affectionne habituellement. Sa présence en ville est une aubaine, car il participe à la régulation des pigeons, ses proies naturelles.
Dans les années 70, le pèlerin disparait presque du plateau suisse, empoisonné par le DDT. Ce pesticide, employé massivement à l’époque, se concentre dans les proies du rapace et l’intoxique au point de fragiliser ses œufs qui se brisent avant éclosion. Aujourd’hui, les populations de faucons pèlerins se sont rétablies sur le plateau. Pour favoriser son retour dans le canton de Genève, où il ne niche pas encore, le GOBG prévoit d'installer des nichoirs au rythme d'un par an durant cinq ans.
Photo : Jérémy Gremion
Le faucon des champs
À la campagne, dans les milieux ouverts, c'est le faucon crécerelle qui domine. Il fait lui aussi référence au divin, avec son vol stationnaire caractéristique "en Saint-Esprit". Les agriculteurs accueillent volontiers ses nids sur les murs de leurs granges, car ce prédateur régule les populations de rongeurs qui s'attaquent aux récoltes.
En Suisse, jusque dans les années 80, les populations de crécerelles ont fortement diminué en raison de la modernisation des granges et de la disparition des vieux arbres dans lesquels les rapaces établissent leurs nids en plaine. Grâce à l'installation de nichoirs, ces populations ont aujourd'hui augmenté, bien que l'espèce soit encore considérée comme potentiellement menacée sur le territoire helvétique. Le GOBG prévoit d'installer une trentaine de nichoirs sur 5 ans, avec un suivi effectué par l'association genevoise La Libellule.
Photo : Alain Barbalat
Le côté huppé des cavernes
La huppe fasciée est cavernicole. Elle niche dans le creux des vieux arbres ou des murs en pierres. Jusque dans les années 50, ce magnifique oiseau est fréquemment observé dans le canton de Genève. Mais avec l’urbanisation et les rénovations, les trous des bâtiments sont bouchés, les murs en pierres colmatés et les arbres morts abattus. Pour la huppe aussi, il devient difficile de trouver un logement dans la région genevoise. Et l'utilisation de pesticides réduit les populations d’insectes, sa principale source de nourriture. Dans les années 70, la huppe disparaît totalement du canton ; elle n'y réapparait qu'en 2006. Si vous l'observez, n'hésitez pas à la signaler au GOBG qui prévoit de construire huit cavités dans des murets ou des puits factices. Mais prière de se tenir à bonne distance ! La huppe est extrêmement craintive en période de reproduction. Si elle est dérangée, elle cessera de nourrir ses petits.
Photo : Alain Barbalat