Une trentaine de déchets identifiés
La société Cortexia a trouvé comment rendre les rues plus propres en dépensant moins de carburant et en roulant moins : doter une balayeuse de vision et d'intelligence. Plus exactement, la balayeuse est équipée d'une caméra, d'un GPS et d'un ordinateur utilisant un programme d'intelligence artificielle capable de reconnaître très rapidement les objets. Tandis qu’elle fait sa tournée de nettoyage ordinaire, la caméra scrute constamment la chaussée, et l'ordinateur de bord identifie en temps réel les déchets tout en notant leur position. Mégots, petits papiers, cuillères en plastique, gobelets jetables, canettes de boisson, journaux, chewing-gums... presque rien n'échappe à l'inventaire. Et le système, qui se perfectionne au fil des tournées, fait déjà la distinction entre une trentaine de déchets d'origine humaine et les feuilles des arbres ou d'autres restes végétaux.
Optimiser les tournées des balayeuses
Lorsqu’un quartier est nettoyé sur plusieurs périodes par ces balayeuses intelligentes, les spécialistes de Cortexia parviennent finalement à établir où, quand et quels déchets s'accumulent dans l'espace public. Il devient alors possible d'optimiser les sorties des balayeuses et leurs parcours en fonction d'un niveau de propreté à atteindre, et pas seulement en fonction d'un calendrier de nettoyage.
Dans ce projet soutenu par le Fonds Electricité Vitale Vert, les balayeuses intelligentes ont été lancées dans le quartier Louis-Favre : une série de 5 véhicules a mené sur l'année 5 campagnes de nettoyage de 5 semaines, afin d'analyser la variation des déchets au cours des saisons.
Résultats
Finalement, ces millions d'informations ont permis d'affiner progressivement les tournées des balayeuses, afin de diminuer la fréquence de passage dans des portions de rue peu sales et, au contraire, d'accroître les passages dans les coins les plus souillés. Au final, le gain est important : les heures de tournée ont pu être réduites de 20%, ce qui permettra d'allouer les balayeuses à d'autres quartiers qui nécessitent davantage d'entretien. Et c'est aussi 20% de carburant économisé, 20% de CO2 émis en moins, et 20% moins d'eau giclée sur la chaussée.